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Les pailleux en Pays de FranceEn 1867, l’approvisionnement de Paris nécessitait, tous transports confondus, l’emploi d’environ 80 000 chevaux. La  gestion de ce grand nombre de chevaux engendrait l’usage d’une quantité de paille d’environ 30 millions de bottes de 5 kg pour atteindre un maximum de 33 millions en  1905. 88 chariots en moyenne par jour pénétraient dans Paris, (à raison de 1 200 bottes par chariot, 6 jours par semaine). Il est évident que tous ces chariots n’allaient pas  chez un client unique, beaucoup de ceux-ci livraient les marchés aux pailles et celles-ci étaient redistribuées en moindre quantité dans les petites entreprises, les particuliers, les commerces d’emballeurs, les grands magasins, (le BHV, La Samaritaine, Félix Potin), etc… En 1901, 19 millions de bottes de divers fourrages ont été également livrés chez les différents  clients parisiens.

Les pailleux en Pays de FranceCe préambule historique posé, passons à la définition du «pailleux». Conducteur de chariot de paille, le pailleux est généralement le premier charretier de la ferme qui l’emploie. Il s’agit d’un employé qui a toute la confiance de son patron. La conduite d’un tel attelage demande des qualités de conduite, d’entretien du matériel et de soigneur pour les chevaux dont il a la responsabilité. Par réciprocité de confiance, le pailleux  très fier de son rôle, faisait en sorte de mener sa tâche au mieux.

Une attelée de quatre chevaux avec son chariot représentait un véhicule d’environ 10 m de long, d’une largeur maximum de 2,5 m. et d’une hauteur moyenne de 4,5 m. Le  pailleux devait être bon marcheur, il marchait tout le long de son parcours à côté de ses chevaux. Il lui arrivait parfois d’utiliser un siège en toile situé sur le côté gauche, à l’avant de son chariot, qu’il repliait à la vue de la maréchaussée.

Les pailleux en Pays de FranceEn plus d’être un bon conducteur, le pailleux  devait savoir lire, écrire et surtout compter pour pouvoir procéder à l’encaissement des somme dues après livraison. Si cette étude porte plus sur le nord et l’est de la région parisienne, il est prouvé que toute la région était concernée  par ces transports. Ceux-ci pouvaient venir de Villiers le Bel, du Mesnil-Aubry, de Louvres, de Mareil en France (Val d’Oise), de Dammartin en Goële, de Vaujours (Seine et Marne).

Saint Eloi étant le saint patron des charretiers, il peut être considéré aussi comme celui des  pailleux.

Ne dit-on pas, d’après une expression régionale, «riche comme un  pailleux» de Vaujours ?

De nos jours, un gymnase situé à Saint-Mard (77), perpétue le souvenir de cette activité traditionnelle et porte le nom de « Pailleux ».



Les pailleux en Pays de France